Pierre Curie

Pierre Curie (15 mai 1859 à Paris - 19 avril 1906 à Paris) est un physicien français. Il est principalement connu pour ses travaux en radioactivité, en magnétisme et en piézoélectricité. Lui et son épouse, Marie Curie, pionniers de l'étude des radiations, reçurent une moitié du prix Nobel de physique de 1903 (l'autre moitié a été remise à Henri Becquerel) «en reconnaissance des services extraordinaires qu'ils ont rendus par leur effort conjoint de recherches sur les phénomènes des radiations découvertes par le professeur Henri Becquerel».

Pierre Curie est le fils d'un médecin protestant, Eugène Curie (1827-1910) et de Sophie-Claire Depouilly (1832-1897). Il a un frère aîné, Jacques Curie (1856-1941), avec qui, il découvre la piézoélectricité.

Le grand-père de Pierre Curie, Paul Curie(1799-1853), docteur en médecine homéopathe, est un humaniste malthusien engagé et marié à Augustine Hofer, fille de Jean Hofer et arrière-petite-fille de Jean-Henri Dollfus, grands industriels mulhousiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle et de la première partie du XIXe siècle. Par cette grand-mère paternelle, Pierre Curie se trouve également être un descendant en ligne direct du savant et mathématicien bâlois, Jean Bernoulli (1667-1748).

Pierre Curie ne fréquente ni l'école, ni le lycée, l'enseignement ne devenant obligatoire en France qu'à partir de 1881 (lois Ferry). Son instruction est dès lors assurée par ses parents, puis par un ami de la famille, M. Bazille, qui lui enseigne les mathématiques élémentaires et spéciales, ce qui développe les capacités mentales de Pierre, qui a clairement un intérêt pour cette science. À 16 ans, en novembre 1875, il passe son baccalauréat en sciences.

Préparateur à la Faculté des sciences de Paris

Il s'inscrit à la Faculté des sciences de Paris et en novembre 1877 à 18 ans, il y passe brillamment sa licence en sciences physiques. Il prend ensuite en janvier 1878 le poste de préparateur-adjoint au laboratoire d'enseignement de la physique de Paul Desains, l'un des deux professeurs du cours de physique à la faculté. Il est nommé préparateur deux ans plus tard et mène une des premières études de rayonnement du corps noir.

Dans le laboratoire de Charles Friedel, Pierre Curie étudie, en collaboration avec son frère aîné Jacques, les propriétés des cristaux. En 1880, ils mettent en évidence l'effet piézoélectrique et étudient ses caractéristiques.

Professeur à l'École municipale de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris

En 1883, il devient préparateur puis chef de travaux dans la nouvelle École municipale de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris auprès du professeur Fernand Dommer. Il étudie l'effet piézoélectrique inverse et conçoit le dynamomètre piézoélectrique. Il entreprend une étude théorique de la symétrie en cristallographie et en physique. Dans sa thèse pour le doctorat ès sciences physiques, soutenue le 6 mars 1895 à la faculté des sciences de l'université de Paris, portant sur les propriétés magnétiques des corps à diverses températures, il énonce la loi de Curie et définit le point de Curie, température au-delà de laquelle certains matériaux perdent leurs propriétés magnétiques.

En mars 1895, Pierre Curie est nommé à un nouveau poste de professeur chargé de la partie théorique du cours d'électricité et magnétisme, au côté d'Édouard Hospitalier. Pierre Curie est responsable du laboratoire de physique de l'école de 1882 à sa mort et chargé de l'organisation de l'enseignement de la physique. En tant que professeur, il forme de nombreux physiciens (dont André-Louis Debierne, Georges Urbain, Paul Delorme ou Paul Langevin) avec lesquels il collabore au cours de ses recherches. Il se lie d'amitié avec le physicien suisse Charles Édouard Guillaume et avec Georges Sagnac, Paul Langevin, Jean Perrin et André-Louis Debierne qui deviennent des intimes de la famille Curie.

En 1895, Pierre Curie épouse une jeune polonaise, Marie Sklodowska, venue poursuivre ses études scientifiques à la faculté des sciences de Paris en 1892. Elle s'intéresse de près aux découvertes de Wilhelm Röntgen sur les rayons X et ceux d'Henri Becquerel, qui a découvert la radioactivité en 1896. Pierre Curie abandonne dès lors ses recherches sur le magnétisme et travaille avec sa femme sur l'uranium.

Grâce à un financement inespéré, ils font venir une tonne de pechblende de Joachimsthal, en Bohême, dans leur laboratoire de Paris. Par des étapes de raffinage précises et dangereuses, ils isolent successivement les sels radioactifs de la roche brute. En 1898, ils publient leurs premiers résultats et annoncent la découverte de deux nouveaux radio-éléments: le polonium et le radium. Ils utilisent pour la première fois le terme de «radioactivité». Leur travail, y compris le fameux mémoire de doctorat de Marie, s'appuie sur un électromètre piézoélectrique précis construit par Pierre et son frère Jacques.

Pierre et André-Louis Debierne font la première découverte de l’énergie nucléaire, en identifiant l'émission continue de chaleur par des particules de radium. Il étudie également les émissions de substances radioactives par radiation et, en utilisant des champs magnétiques, il montre que certaines émissions sont chargées positivement (radiations alpha, bêta+), d'autres négativement (bêta-), et d'autres neutres (radiations gamma).

Jusqu'en 1902, Pierre et Marie tentent d'extraire une quantité suffisante de radium pour en déterminer la masse atomique, tentative réussie en 1902. Suite aux résultats de cette recherche, Pierre et Marie reçoivent conjointement la moitié du prix Nobel de physique en 1903 «en reconnaissance des extraordinaires services qu'ils ont rendus par leurs recherches communes sur les phénomènes de radiation découverts par le Professeur Henri Becquerel». Cette même année, ils sont tous deux lauréats de la Médaille Davy.

Professeur à la faculté des sciences de l'université de Paris

Le 2 mars 1900, Pierre Curie est nommé répétiteur auxiliaire de physique à l'École polytechnique. Il démissionne en octobre suivant suite à sa nomination à la faculté des sciences de l'université de Paris comme chargé d'un cours complémentaire de physique pour l'enseignement au certificat d'études de physique, chimie et sciences naturelles (année préparatoire aux études de médecine) en octobre 1900, avec un traitement annuel de 6000 francs, en remplacement de Lucien Poincaré. En octobre 1904, après l'obtention du prix Nobel, il est nommé professeur titulaire d'une nouvelle chaire de physique générale à la faculté et obtient la construction d'un laboratoire dans la cours de l'annexe de la faculté dédiée au certificat PCN située 12 rue Cuvier. Marie Curie obtient en novembre 1904 le poste de chef de travaux de la chaire avec un traitement annuel de 2400 francs. Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1905.

Il meurt à Paris le 19 avril 1906, renversé accidentellement par une voiture à cheval. Il avait participé à une réunion de professeurs, avec Paul Langevin et Josef Kowalski chez Jean Perrin. Ils sont sortis vers 14 heures. Pierre est allé à la librairie Gauthier-Villars, quai des Grands-Augustins, pour relire les épreuves de son dernier article. Arrivé à l'angle de la rue Dauphine, il voulut traverser la chaussée pour gagner le quai Conti. Il glissa sur le macadam mouillé et tomba sous le cheval de gauche d'un camion hippomobile à quatre roues chargé de papier.

Pierre Curie eut deux filles avec Marie Curie:

Irène Joliot-Curie, qui recevra, comme ses parents, le Prix Nobel de chimie avec son époux, Frédéric Joliot-Curie pour leurs travaux sur la radioactivité artificielle,

Ève Curie, qui écrira une biographie mondialement connue de sa mère, et qui épousera Henry Labouisse qui, en sa qualité de directeur exécutif de l'UNICEF, recevra le prix Nobel de la paix attribué à cette organisation.

Le 20 avril 1995 ses cendres et celles de sa femme sont transférées du cimetière familial de Sceaux au Panthéon de Paris.


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