Emission d’Eurobonds

Si une entité européenne centralisait le financement des dettes publiques de chaque pays membres de la zone euro, et si chaque État était solidaire du remboursement des emprunts effectués par les autres, il est vraisemblable que l'évolution de l'endettement de chaque pays serait raisonnable, et donc que les crises d'endettement seraient évitées. En effet, il faudrait qu'une majorité de pays connaisse ensemble des difficultés durables d'endettement pour que des doutes s'installent dans l'esprit des marchés financiers sur la capacité de remboursement de ces dettes, que l'on appelle euro-obligations ou eurobonds.

Mais cela suppose que l'Union européenne puisse modifier si besoin la politique budgétaire des pays dont l'évolution des déficits publics les placerait sur une trajectoire d'endettement qui deviendrait insoutenable. Cela serait nécessaire, car si un pays (relativement important en termes de PIB) adoptait durant plusieurs années une politique budgétaire laxiste, cela finirait par jeter le doute sur la qualité des emprunts communs, ce qui entraînerait, pour chaque pays, des taux d'intérêt plus élevés lorsqu'ils devraient se financer sur les marchés.

Les modalités d'organisation de la surveillance commune des politiques budgétaires vont donc jouer un rôle essentiel. Deux approches sont envisageables:

(i) la première rejoint le principe de la règle d'or, c'est-à-dire un objectif d'équilibre ou de quasi équilibre des comptes publics qui serait permanent. En dehors des périodes de crise, le déficit budgétaire devrait rester très faible, disons en dessous de la barre des 0,5 % du PIB. C'est-à-dire que le solde public que l'on appelle structurel - non lié à la conjoncture- serait très proche de l'équilibre.

(ii) La deuxième approche repose sur l'idée d'une agence européenne de la dette qui emprunterait pour l'ensemble des pays de la zone euro en émettant des euro-obligations. Elle prêterait ensuite à chaque pays à des taux d'intérêt différenciés. Ils seraient moins chers pour les pays considérés comme de bons gestionnaires, et plus chers pour ceux qui auraient opté pour une politique budgétaire laxiste.


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