Augmentation de la pression fiscale sur les plus hauts revenus

Cette approche donne lieu à un vaste débat, mais il y a un consensus assez large pour considérer qu'une augmentation de la pression fiscale sur les plus hauts revenus serait envisageable sans provoquer des fuites de capitaux et des délocalisations de fortune vraiment importantes, dès lors qu’elle resterait raisonnable. L'un des arguments avancés pour justifier ce type de mesure considère que les efforts de l'État pour soutenir l'activité économique ont également bénéficié aux détenteurs des revenus les plus élevés, et qu'il est donc logique que ceux-ci participent à l'effort collectif. À cela s'ajoute le fait que l'utilité marginale du revenu décroissante.

Mais il est important de noter que cette mesure n'aurait qu'un impact assez marginal sur la réduction des déficits. Si par exemple en France, la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu de 50 % était rétablie, cela générerait «seulement» 2,2 milliards € de recettes supplémentaires.

8. Le contrôle de la spéculation

Comme nous l'avons déjà vu dans le cadre de ce cours, il existe une «bonne» spéculation, liée à des comportements classiques ou à des innovations financières utiles pour l'économie, et une «mauvaise» spéculation qui nourrit l’instabilité économique.et détourne l’épargne d’une de ses missions essentielles qui est de financer l'économie.

Les contrats à terme qui permettent par exemple à Air France d'acheter le kérosène dans six mois à un prix fixé aujourd'hui pour se prémunir contre d'éventuelles hausses des prix, constituent une illustration de «bonne spéculation». Les CDS (voir la partie précédente du cours) ont a contrario souvent permis une «mauvaise» spéculation. Mais le problème tient à ce que dans la réalité, en dehors de cas très tranchés, il est très difficile de différencier la bonne de la monnaie spéculation, car le même instrument ou la même innovation financière, peut permettre l'un et l'autre.

Ceci étant, il faut naturellement essayer de le faire là ou cela est possible. On pourrait ainsi envisager de supprimer la possibilité de vendre des titres à découvert, c'est-à-dire sans les détenir. On pourrait également très étroitement réduire le trading à haute fréquence qui permet d'échanger des actions en quelques fractions de secondes…

Une voie prometteuse, dans laquelle on semble s'engager, consisterait à séparer banque de détail et banque d'investissement. Mais ceci dit, il faut souligner que la quasi-totalité des banques qui ont fait faillite au cours de la crise de ces dernières années ne mélangeaient pas les deux métiers.

Au final, il apparaît particulièrement important de surveiller comment la spéculation est financée. L'une des questions et donc en ce domaine de savoir s'il est possible de repérer, dans une phase de croissance des crédits, ce qui correspond à un dynamisme réel de l'économie, et ce qui va nourrir une bulle spéculative. Il faut donc mettre en place une série d'indicateurs pertinents, et ensuite donner à une institution comme le Conseil européen du risque systémique (CERS), dirigé par la Banque centrale européenne, les moyens d'agir.

9. Relancer l'activité économique

La question a déjà été abordée dans le § I de cette partie du cours. Les marges de manoeuvre sont actuellement très étroites pour stimuler l'activité économique. Une des interrogations tourne autour du rôle de la BCE. Celle-ci rachète déjà des titres privés et publics pour freiner la spéculation et fournir des liquidités aux banques. Mais, contrairement à la FED, par exemple, elle stérilise souvent une partie de ce type d'interventions, c'est-à-dire qu'elle retire des circuits la quantité de monnaie supplémentaire - ou une bonne partie de celle-ci - quelle a injectée dans le circuit économique, ceci afin de limiter les risques d'occurrence de tensions inflationnistes. Cela réduit au bout du compte l'effet de soutien à l'activité car la croissance de la masse monétaire reste plus ou moins échangée.


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