II. Les principales causes de la crise des subprimes

Le 15 septembre 2008, une grande banque américaine, la banque Lehmann Brother, connaît une crise. Sa solidité financière était attestée, quelques jours avant, par les agences de notation qui lui accordaient la meilleure note, c’est-à-dire le triple A (AAA).

- La première cause de cette crise:

C’est le fait que de nombreuses banques américaines ont accordé des prêts hypothécaires à un grand nombre de ménages qui ne pouvaient pas rembourser. Dès début 2008, il y avait une grande augmentation des prix immobilier, «boom immobilier». Les banques prenaient peu de risques car si l’affaire tournait mal, la banque faisait jouer l’hypothèque et saisissent la maison et la revend à un prix qui couvre le montant qu’elle a prêté.

Ces prêts hypothécaires étaient à des taux d’intérêts élevés, ils ont été prêtés à des gens qui n’étaient pas solvables ou difficilement solvables. Plus le nombre de débiteurs défaillants augmentait, plus les banques saisissaient les biens immobiliers et essayaient de les revendre ce qui entrainait une offre en forte augmentation. À partir de 2007, il y a eu un très fort ralentissement de la croissance aux Etats-Unis et dans le monde. Ceci entraine un effondrement des prix de l’immobilier et dégringolent à toute allure. De plus en plus de ménages ne peuvent pas rembourser, de nombreuses maisons ne peuvent être vendues et au final, les banques n’arrivent plus à vendre les biens immobiliers qu’elles ont saisi en faisant jouer les hypothèques. De ce fait les banques connaissent de très fortes difficultés financières.

- La deuxième cause, le développement des crédits non conformes:

Un crédit conforme est un crédit qui peut être refinancé. Sur le marché américain, il y a eu une multiplication des crédits non conformes, c’est à dire des crédits qui ne peuvent être refinancées par des établissements spécialisés. Donc les banques ne peuvent être remboursées.

- La troisième cause, le développement de la titrisation:

La titrisation est le fait qu’il y a des sociétés d’investissements qui ont acheté des créances détenues par les banques, une forte partie de ces créances sont des prêts immobiliers, et placent ces créances sur les marchés financiers en les transformant en titres et ces titres sont achetés par des sociétés d’investissements, par des compagnies d’assurance, par des fonds de pension et par des banques. La titrisation crée un transfert de risques. Il y avait un déficit fondamental d’information parce que la plupart des acheteurs ignoraient le degré de risque qu’il prenait en achetant ses titres.

Parallèlement, on voit maintenant se développer des opérations hors bilan (ce sont des opérations qui ne sont pas dans la comptabilité officielle, pas dans le bilan des entreprises).

- La quatrième cause, la concurrence entre les principaux opérateurs sur les marchés financiers:

Concurrence entre les différents opérateurs pour accorder des taux de rémunérations élevés Cette concurrence pousse à une prise de risque de plus en plus élevée. C’est une concurrence internationale, pas entre opérateurs nationaux.

- La cinquième cause, c’est un recours exagéré à l’effet de levier:

Le marché des produits dérivés permet de faire une multitude d’opérations ayant un fort effet de levier. Beaucoup d’acteurs, des banques et des entreprises, ont emprunté, se sont donc endettées, pour effectuer des opérations à fort effet de levier.

- La sixième cause à cette crise, l’excès de liquidité dans le monde:

Cet excès de liquidité a une double origine:

· La banque centrale américaine a adopté une politique monétaire très souple pour essayer de freiner le ralentissement de la croissance économique américaine Cette souplesse existait déjà depuis le milieu des années 90 qui s’est accentuée durant les années 2000

· Certains pays, dont la Chine et d’autres pays asiatiques, ont accumulé des réserves de change considérables. Une partie de ces réserves de change va être utilisée pour financer les déficits budgétaires et les déficits de balance des paiements de Etats-Unis et d’un certain nombre de pays européens dont la France.

- La septième cause à cette crise, les CDS (Credit Default Swap= couverture de défaillance)

Dans l’esprit, il s’agit de mécanismes d’assurance qui prennent la forme d’un contrat de protection financière entre les acheteurs de protection et ceux qui veulent se couvrir les vendeurs de protection financière. Un agent détient un titre. Ce titre est le produit sous-jacent. Cet agent veut se protéger contre un risque de dépréciation de cet actif, contre un risque de perte de valeur de cet actif. IL va donc acheter une protection financière (et c’est pour cela qu’on l’appelle l’acheteur). L’acheteur va verser à un vendeur une prime ex ante qui est destinée à couvrir la perte de valeur de l’actif et cette prime est calculée sur le montant notionnel de l’actif (sur sa valeur au moment du contrat). Le vendeur va indemniser l’acheteur pour compenser les pertes de l’actif de référence (l’actif sous-jacent) en cas d’événement de crédit qui est clairement précisé dans le contrat entre l’acheteur et le vendeur. Il s’agit d’une transaction non financée, c’est-à-dire que le vendeur va encaisser une prime, son capital augmente, mais il n’est pas obligé de constituer des provisions pour faire face aux risques mais si le risque est réalisé, il doit couvrir la perte de l’actif. Aura-t-il les moyens pour couvrir la perte de l’actif. Aura-t-il les ressources nécessaires vu que rien ne l’oblige à provisionner.

Dès lors que le vendeur n’a pas provisionné, il s’agit d’opération hors-bilan.

Les CDS sont côtés sur les marchés et s’échangent. Leurs valeurs reflètent le degré de risque qui est associé aux actifs sous-jacents. Le CDS renseigne sur la qualité de crédit des actifs, ce qui fait que les marchés financiers observent l’évolution des cours de CDS pour anticiper des évènements de crédit futur.

On regarde ce qui se passe lorsqu’il y a une dépréciation de l’actif couverte par l’assurance. Cela renvoie à un concept de paiement contingent. Le vendeur va soit:

· faire la compensation en espèce: le montant est égale au montant notionnel moins le cours du jour.

· procéder à un règlement physique: l’acheteur de protection donne son titre au vendeur, le vendeur lui fait un paiement de 100 000 euros donc il lui achète son titre à la valeur du notionnel, c’est-à-dire qu’au final, c’est le vendeur qui a le titre et l’acheteur n’a plus le titre mais il a les 100 000 euros.

ð le mécanisme incitait à la prise de risque et à la spéculation

ð Le dispositif était extrêmement dangereux car si il y a une série d’événements de crédits, les vendeurs peuvent être en difficultés s’ils n’ont pas provisionné

- La huitième cause, l’insuffisance de régulation financière

L’insuffisance de régulation sur l’activité des banques, sur l’activité hors-bilan, sur le fonctionnement des marchés financiers.


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